Du 13 au 15 décembre 2021 a eu lieu l’atelier de validation du syllabaire et les programmes du primaire et secondaire en kabiyè. La rencontre a eu lieu au siège de l’Académie Kaboiè à Kara, quartier Agamadè Etaient à cette rencontre les membres de l’académie Kabiyè, les concepteurs du syllabaire et les traducteurs du Programme de l’enseignement du kabiyè au premier degré et du Programme de l’enseignement du kabiyè au premier cycle du secondaire, des enseignants de kabiyè dont des directeur d’ENI, coordonnateur des enseignants de kabiyè de région, des responsables de section langues nationales de médias du Togo, quelques acteurs de l’éducation (inspecteurs, chargés de l’ENI et ELAN et enseignants). Le travail est échelonné sur trois jours à savoir : 1er jour le syllabaire ; 2ème jour le programme du primaire ; 3ème jour le programme du secondaire.
L’ouverture du séminaire atelier a été présidée par le Préfet de la Kozah, Colonel Baoubadi Didier BAKALI. Il a entamé ses propos par magnifier la langue kabiyè : « Kabɩyɛ wɛ kaɖɛ, kɩwɛ yuŋ, kɩwɛ cukaŋ ». Après avoir encouragé les membres de l’Académie à persévérer dans l’effort, il a exhorté chaque kabiyè à être artisan du rayonnement de cette langue : « Ce ne doit pas être un sort pour nous d’apprendre les langues des autres. Mais que nous rendions aussi attrayante notre langue pour que les autres l’apprennent ». Puis il a embelli sa pensée par cette déclaration en Kabiyè : « Ɖɩñaɣ pana nɛ ɛyaa kɔkɔɔ pɛkpelɛkɩ ɖɔ-lɔŋ nɛ ɖɔ-tɔm. Pɩdɛkɛ ɖe-ɖeke ɖɛkpɛlɛkɩɣna lalaa lɔŋ nɛ pa-lakasɩ ». Colonel Bakali a adressé un hommage particulier, Faure Gnassingbé, et l’équipe gouvernementale. Tous leurs efforts sont tournés vers la réalisation de Vision 2030 du Président de la République et qui est contenue dans le Plan national de développement (PND). Pour lui, le Kabiyè doit évoluer pour devenir « une langue des sciences, de la physique, de la philosophie, etc ». Il a souhaité qu’aucun aspect ne soit oublié, car nous avons vraiment besoin de connaître nos sources, nos us et coutumes pour l’épanouissement du peuple.
La première allocution à cette cérémonie d’ouverture est celle du Président, ALAYI Mandjatom Tchao. Celui-ci a exprimé la satisfaction de l’Académie de pouvoir se retrouver ensemble avec des représentants des acteurs clé de l’usage du Kabiyè pour discuter des sujets d’intérêts communs. Il a présenté le processus qui a abouti à la présente rencontre de validation. « Dans le souci de mettre à la disposition des étudiants, des chercheurs et des usagers divers de la langue kabiyè, l’Académie a muri des réflexions en vue de mettre à jour le syllabaire Kabiyè. Elle avait également traduit le Programme de l’enseignement du kabiyè au premier degré et le Programme de l’enseignement du kabiyè au premier cycle du secondaire ». Le syllabaire ayant été validé il y a quelques années sous l’égide de la DIFOP, il a été retenu comme document de travail.
Au cours d’échanges informels, M. ALAYI a remercié le Préfet de la Kozah remercié le Préfet pour son mot d’exhortation et a promis que les participants feront l’effort de faire le tour de tous les aspects pour l’enrichissement de notre culture. La prise de photo souvenir a clôturé la séance avec le Préfet de la Kozah. Après le départ du préfet, la séance a repris par l’adoption du déroulement journalier à savoir : le début des activités à 8h, la pause santé de 10h30 à 11h, la pause déjeuner libre de 12h30 à 13h30, puis la fin de la journée à 16h.
Alors qu’ils étaient en pleine séance, les séminaristes ont reçu la visite surprise du Directeur Régional de l’Education M. GNONEGUE Kodjo. Il s’est réjoui de savoir et découvrir de lui-même la tenue d’un atelier de l’Académie Kabiyè à Kara. C’est l’expression même du retour « à la maison » de la langue kabiyè, après avoir abrité son siège, même provisoirement, à Lomé. « Ɩkɔna Kabɩyɛ’ kɩ-taɣ yɔɔ » (Vous avez ramené le kabiyè dans sa cour). « Le travail que vous faites m’excite et je devais être ce matin avec vous en tant que premier responsable de l’éducation dans la Région. Pour vous encourager ». Si l’enseignement du Kabiyè et de l’Ewé n’avait pas connu trop de temps mort, les deux langues seraient loin. Mais ses attentes sont comblées, dit-il. « Après les feux de brousse, et quand il pleut, comme les jeunes pousses qui apparaissent au champ après les premières pluies, c’est comme cela que j’interprète la tenue de cette rencontre dont je suis témoin ».
Pour un début de formalisation de l’enseignement des langues nationales, il faudra intégrer cette thématique dans le plan sectoriel de l’enseignement. Et l’intégrer dans les curricula dans les écoles de formation. Pour le Kabiyè comme pour l’Ewé et les autres langues éventuellement, il faut les prendre en compte dans le plan sectoriel de l’éducation. Il faut, pour cela, faire le lobbying, avec le secrétariat technique permanent du PSE. « Saisissez l’occasion de la disponibilité du ministre actuel. On peut créer un groupe thématique des langues nationales au niveau du plan sectoriel et faire des langues nationales un axe principal du plan sectoriel ». Pour les concours, l’idéal est d’insérer les langues nationales comme matières.
Le séminaire-atelier a atteint ses objectifs. Les participants prévus ont tous pris part, à l’exception d’un seul, frappé par un deuil. Les objectifs spécifiques de la rencontre ont été réalisés dans les délais prévus.
Atinèdi GNASSE