L’Académie de Langue Nationale Kabiyè (ALNK) a tenu les 24, 25 et 26 juillet 2024 à Blitta (Hôtel Boyila) une Session extraordinaire. La rencontre a eu lieu autour du suivi de la feuille de route du processus d’élaboration du Dictionnaire Français-Kabiyè Kabiyè-Français. En effet, la session ordinaire de l’AK 2023 tenue du 12 au 16 décembre 2023 à Lomé, a prévu une session extraordinaire en avril 2024 à Kara pour le suivi du projet dictionnaire et de la feuille de route des activités en cours. A cette rencontre de Lomé, des taches avaient été attribuées avec des délais d’exécution et la mise en œuvre du projet dictionnaire avait été programmée avec des étapes à franchir. A ces sujets se sont ajouté l’accueil des nouveaux membres nommés par Arrêté N° 0019/2024/MESR du 11 mars 2024 du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. La Session s’est finalement tenue à Blitta.
L’objectif général de cette session était d’évaluer le niveau de la mise en œuvre des différentes activités du Projet Dictionnaire attribuées à divers membres de l’Académie. Pour les objectifs spécifiques, il s’agissait de, entre autres de : faire le suivi du processus de rédaction du dictionnaire dans ses aspects budgétisations, mise en place des commissions, plan de mobilisation de ressources ; faire le tour des décisions et recommandations en cours d’exécution et apprécier le niveau de mise en œuvre.
La session a démarré le Mercredi 24 juillet 2024 à l’hôtel Boyila. Le mot d’ouverture de la session a été prononcé par la Présidente de l’AK, Mme KASSAN Balaïbaou. Elle a remercié les participants pour leur mobilisation pour être au rendez-vous de Blitta. Elle a surtout, à l’adresse des quatre nouveaux membres, dit une bienvenue très fraternelle. Il s »agit de : Dr Karabou Potchoziou ; Payarou Abalou ; Binidi Bahibaté ; et Atchali Awadi.
La session a validé le deuxième volume du livre Orthographe et Grammaire Kabiyè. Le projet, réalisé par la la Commission Pédagogie et Littérature (CPL) a été présenté par son président, Prof PERE-KEWEZIMA Essodina.
S’agissant de ce qui a été déjà acquis, l’alphabet kabiyè et son fonctionnement dans l’orthographe kabiye, les logiciels des signes et caractères spéciaux pour la saisie des textes en langues africaines tels sont entre autres : Lucida sans unicode, afrikaans, Kabiyè (sur tél portable), eʋegbe (sur tél portable)
Il a également abordé la perception, l’identification et le marquage du ton. L’académie a décidé que seul le TON HAUT est désormais marqué sur les syllabes dans l’écriture du kabiyè. Toute syllabe ne portant pas de ton haut devra être lue ou prononcée avec un TON BAS.
Il a rappelé lesrègles d’orthographe des mots composes kabiye : publiées pour expérimentation : Règle d’orthographe des mots composés collés ; Règle d’orthographe des mots composés séparés ; Règle d’orthographe des mots composés avec trait d’union (takayaɣ-sɩm).
La négation « taa » a été vue sous plusieurs angles. La négation « taa » de l’impératif (prohibitif) « taa » (taa, táá, taá) avec changement de ton ; La négation « taa » à l’impératif : ton bas ; La négation « taa » au jussif : ton bas
Lorsque la négation « taa » s’accompagne d’un pronom personnel sujet, elle se colle à ce pronom et au verbe : ɛ́taawólo, ɩ́taakpɛ́zɩ, Píyaa ɩ́taawólo.
Autre aspect retenu dans le livre à publier, c’est le Pluriel des quantifications indénombrables : « ndɩ ndɩ ». Le kabɩyɛ est une langue à classes nominales (appariées) dont une classe non appariée, comme celle désignant les liquides, la pâte, la poudre, par exemple. Il est devenu courant aujourd’hui, d’entendre, dans le parler populaire du kabɩyɛ, la marque du pluriel -naa adjointe à ces noms. Or, ce suffixe est généralement utilisé pour marquer uniquement certains termes de parenté (caanáa, ɖoonáa, kɔɔnáa…) et surtout les emprunts à d’autres langues (sukúlináa, ɖɔ́kɔ́tɔnáa, cɩcanáa…).
Bien sûr, la langue doit évoluer, mais l’académie décide de retenir le terme de variété « ndɩ ndɩ » pour marquer/désigner, dans les textes, les différentes catégories ou différents types de substances désignées.
S’agissant de l’organisation et du fonctionnement des commissions permanentes, la dénomination de celles-ci a été revue. Les commissions sont devenues :Commission Production, Publications et Documentation (CPPD). Commission Recherche Fondamentale, Pédagogie et Littérature (CRF-PL) ; Commission Recherche Appliquée et Culture (CRAC) ; Commission Finances et Passations des Marchés (CFPM) ; Commission Mémorandum (CM).
Organisation et fonctionnement des Commissions Permanentes
Au sein de l’Académie de la langue Kabiyè, la structure décisionnelle implique plusieurs organes, chacun ayant des rôles spécifiques. Voici comment les relations de travail, les circuits d’information et les comptes rendus pourraient être organisés
La Session/Assemblée Générale/Session d’Orientation
Fonctions : Définition des orientations stratégiques, approbation des budgets, élection ou nomination des membres du Bureau Exécutif, validation des grandes lignes de projets
Le Conseil National
Rôle : Organe intermédiaire entre l’Assemblée Générale et le Bureau Exécutif.
Fonctions : Suivi périodique des activités du Bureau Exécutif, conseil sur les orientations stratégiques, recommandations à l’Assemblée Générale.
Le Bureau Exécutif
Rôle : Organe exécutif responsable de la mise en œuvre des décisions.
Fonctions : Gestion quotidienne, exécution des projets, coordination des commissions, communication interne et externe.
Pour le fonctionnement, les Commissions Permanentes sont chargées de missions spécifiques telles que la promotion de la langue, la recherche linguistique, l’éducation, la culture, etc.
Relations avec le Bureau Exécutif : Les commissions travaillent en collaboration avec le Bureau Exécutif pour mettre en œuvre des projets spécifiques, partager des informations sur leurs activités et solliciter un soutien opérationnel en cas de besoin. L’Académie Kabiyè dispose de cinq commissions permanentes dont les cahiers de charges ont été adaptés à la session.